samedi 20 juin 2015

Demain l'été ?

Mercredi 17 juin. Six jours que nous sommes en Autriche et nous n’avons fait qu’une trentaine de kilomètres. Nous sommes un peu ramollis… Les dernières douleurs et le gros du mauvais temps étant passés, nous pouvons enfin reprendre la route. Nous remontons la rivière Drau, pleine à ras bord. L’étape est assez facile, c’est parfait pour une reprise.
Jeudi 18. Ça se corse. Nous prenons de la hauteur jusqu’à Mallnitz. Là, à 1200 m d’altitude, la route s’arrête. Voitures, camping cars, vélos, tout le monde est invité à prendre le train, faute de quoi, il faut faire demi-tour. Nous voilà dans un tunnel d’une dizaine de kilomètres avec des sommets culminants à presque 3000 m d’altitude au dessus de la tête. De l’autre côté de la montagne, le temps est maussade, les températures sont plus que fraîches. On ressort les polaires et doudounes du fond des sacoches. Heureusement les campings autrichiens qui accueillent aussi les skieurs l’hiver ont tout prévu : salles communes, lieux pour s’abriter, douches bouillantes, toilettes chauffées (même en juin !).  La nuit est pluvieuse.


Vendredi 19. Miracle, l’apparition d’un rayon de soleil nous permet de partir avec une tente sèche. Ce beau temps inespéré sera de courte durée. Nous devons rouler par intermittence, au rythme inverse de celui des averses.

Samedi 20. Il a encore plu toute la nuit. Au regard des prévisions pour la journée, nous décidons de ne pas partir. Visiblement, la météo n’est pas encore décidée à nous offrir l’Autriche et ses paysages alpins sous leur meilleur jour...

mardi 16 juin 2015

Pause autrichienne.

Lundi 8. Après quelques jours plutôt tranquilles, nous sommes impatients de nous coller aux difficultés des Alpes juliennes. Le début est plutôt facile puisque, de Bohinjska Bistrica, c’est un autotrain et 6 km d’un très ancien tunnel qui permettent de rejoindre Podbrdo. Nous voilà de l’autre côté de la montagne : de là, nous gagnons tranquillement la Soča. Cette rivière, nous allons la remonter pendant presque 3 jours. Elle est splendide, jamais nous n’avons vu une eau douce si claire, si bleue : un véritable paradis pour la pratique des sports en eau vive. Nous nous arrêtons au camping de Kobarid, au bord de l’eau. Nous nous trempons les pieds, mais pas plus…

Mardi 9. Le parc national du Triglav et la vallée de la Soča n’en finissent pas de nous séduire… Nous ne nous lassons pas de cette rivière vivante, couleur émeraude. Les montagnes alentours sont majestueuses. Le soir venu, au camping de Trenta, nous sommes au pied du Triglav, le toit de la Slovénie (2 864 m). Un orage vient troubler la fête, mais heureusement la dernière réparation entreprise sur la tente semble meilleure que les précédentes, en tout cas plus efficace.

Mercredi 10. Les choses sérieuses commencent. Nous devons franchir le col de Vršič à 1611 m. Après une demi-heure de route, un panneau nous indique que l’ascension se poursuit à 14% sur 9 kilomètres… Entre Trenta et Kranjska Gora, il y a 51 virages en épingles, soigneusement numérotés : 26 pour la montée, 25 pour la descente. Presque 2h30 plus tard, nous sommes en haut. On a bien mouillé le maillot !
Pour la descente, la prudence est de mise. A Kranjska Gora, nous trouvons un camping écolo, au milieu de la forêt.

Jeudi 11. Je (Mathieu) me réveille avec des douleurs dans les reins. Nous décidons de continuer jusqu’à Villach, en Autriche. La ville est grande, il y a des campings et certainement un hôpital digne de ce nom, au cas où. Nous quittons la Slovénie par le Wurzenpass, le col qui marque la frontière entre les deux pays. La montée n’est pas trop longue et malgré des passages à 18%, les calculs que j’ai dans les reins me laissent tranquille. De l’autre côté, la descente sur Villach est vertigineuse.
Une fois arrivés, la douleur se fait plus aiguë jusqu’à devenir insupportable. Quelques instants plus tard, nous nous rendons aux urgences en taxi. Je suis hospitalisé. Le diagnostic est sans surprise : colique néphrétique avec un calcul de 4 mm, difficile à évacuer par voie naturelle. Dans la soirée, je suis transféré à Klagenfurt, quarante kilomètres plus loin, pour subir une intervention qui devrait permettre de casser ces satanés cailloux.
Vendredi 12. Chacun occupe le temps de son côté. Au camping, Cécile et les enfants font quelques courses, se baladent, cueillent des fraises… Quant à moi, je bois de l’eau, sans modération. Mon voisin de chambre, Joseph, est bien sympa. Malgré ses 90 ans, il est en bonne forme, et avec lui, j’essaye de remettre mon allemand au goût du jour. Nous nous partageons une salle de bain dans laquelle nous nous relayons pour aller pisser dans une sorte de jarre en plastique. Au nombre de bouteilles remplies, Joseph est battu à plate couture. J’ai déjà évacué deux petits cailloux. L’intervention subie dans la matinée semble avoir fonctionné, mais il en reste encore.

Samedi 13.  Malgré des douleurs épisodiques, le médecin m’autorise à sortir. J’ai hâte de retrouver la famille.
Depuis dimanche, le temps change… Nous plions la tente pour investir une caravane dans laquelle nous aurons un peu plus de confort et d’espace. Désormais, il pleut. Les sols sont saturés d’eau. J’en suis à 9 cailloux. Ça va beaucoup mieux, j’ai l’impression qu’il n’y en a plus.
Nous attendons maintenant le retour d’un temps plus favorable pour reprendre la route. Jeux, dessins, activités, films passent le temps, mais nous sommes comme des lions en cage ! 

dimanche 7 juin 2015

Celui qui a vu l'ours...

Dimanche 31 mai. Avant de quitter les lieux, le propriétaire de la maison dans laquelle nous avons passé la nuit tient absolument à nous montrer ses trophées de chasse : cerfs, loups, biches, renards, ours, faisans, etc. Il y en a dans toutes les pièces, on les compte par dizaines. Pour les amateurs du genre et de taxidermie, un vrai musée. Notre sens aigu pour la déduction facile nous fait dire que la région doit être drôlement giboyeuse…
Nous sommes au cœur du parc national de Risnjak. Nous descendons le long des gorges de la Kupa. La forêt est dense. La tempête que nous avons essuyée a dû sévir ici : de nombreux arbres sont décimés, des branchages en tout sens jonchent le sol. Une fois dans la vallée, nous longeons la rivière Cabranka, frontière naturelle entre Croatie et Slovénie. Au village de Plesce, un air d’accordéon nous attire jusque sur la petite place de l’église. Une fête locale prend fin. Les derniers irréductibles sont là, nous sommes conviés à venir boire un verre. Photos, tapes dans le dos, rigolades et discussions, comme on peut : nous passons un  bon moment. On nous remplit la remorque de bouteilles d’eau, de jus de fruit, de bières et des dernières pâtisseries. Avant de reprendre la route, un gars nous dit qu’il a vu trois ours la veille : « attention aux animaux… » précise-t-il. On se dit qu’on aimerait bien, nous aussi, voir des ours…
Aussitôt dit, aussitôt fait : quelques kilomètres plus loin, voilà deux plantigrades, de l’autre côté de la chaussée, à vingt mètres à peine. L’un redescend d’un arbre, l’autre l’attend. La surprise est réciproque, chacun s’observe. Les ours reprennent leur chemin les premiers. Il nous faudra quelques instants de plus, le temps de nous remettre des émotions d’un tel spectacle… Lison n’en croit pas ses yeux. On comprend mieux à présent pourquoi les ruches sont regroupées et encastrées dans de petites maisons.
La pluie faisant son apparition dans l’après-midi, nous décidons de nous arrêter et de rester une dernière nuit en Croatie, à quelques centaines de mètres du poste frontière. Nous trouvons un appartement chez une charmante famille qui nous offre fromage, pain et charcuterie maison.

Lundi 1er juin. Nous découvrons la Slovénie. C’est un pays de montagnes, très paisible. Les villages sont coquets, les maisons très soignées. La façon d’empiler le bois, celle de faire les foins revêtent un aspect presque artistique.
Le soir venu nous nous installons dans la forêt, sans oublier les précautions d’usage : mettre à l’extérieur de la tente tout ce qui pourrait venir titiller l’odorat d’un ours. Nous accrochons nourriture et trousse de toilette à la branche d’un arbre. Avant de nous coucher, nous allons déposer loin de la tente un sac en plastique dans lequel nous mettons les quelques effets odorants qui nous restent encore.


Mardi 2. Au réveil, Lison, qui est chargée d’aller récupérer les affaires, trouve un sac… éventré. Une trousse à pharmacie par ci, un tube de crème par là, un paquet de mouchoirs déchiqueté. Tout a été passé en revue et scrupuleusement léché. Il subsiste une odeur forte et pénétrante, celle d’un ours curieux de passage dans le coin !
Après cet épisode insolite, nous prenons la direction de Ljubljana. Nous sommes attendus par Bojana, membre de warmshowers, qui nous prêtre un petit appartement pour la nuit. Merci !


Mercredi 3. Nous terminons notre visite de Ljubljana entamée la veille. Une trentaine de kilomètres plus loin, nous visitons le petit centre ville de Kranj. Peu après, nous assistons à un entraînement de saut à ski, un vrai sport national en Slovénie. Et lorsqu’il est temps de trouver un endroit où planter la tente, une famille slovène nous propose son jardin. Des petits enfants aux grands parents, chez la famille Susnik, tout le monde est adorable. Hvala !


Jeudi 4. Marja, la grand-mère nous a préparé le petit déjeuner, dans la cuisine de la vieille ferme familiale du 18ème siècle. Rassasiés, nous prenons la route de Bled, connue pour son lac et son église perchée sur une petite île. Sur place, nous nous installons dans un camping « officiel ». Il y avait bien longtemps que cela ne nous était pas arrivé.


Vendredi 5. Baignade et randonnée sur les hauteurs occupent la journée. Nous allons prendre LA photo, celle que l’on voit dans tous les dépliants touristiques sur la Slovénie.



Samedi 6. Nous prenons la destination d’un autre lac, celui de Bohinjsko Jezero. Situé dans le parc national du Triglav, il est entouré des plus hauts sommets du pays. Nous voilà désormais dans les Alpes, les Alpes juliennes.
Dimanche 7. La journée est consacrée à une balade jusqu’au pied de la cascade de Savica et à un peu de repos. Nous en avons besoin avant de franchir le massif alpin ces prochains jours. Quelques cols nous attendent…