mardi 31 mars 2015

Hospitalitat mallorquina.

Samedi 21. Le bateau a du retard, nous débarquons à Palma à 4h15 du matin. A cette heure-là, tout le monde n’est pas forcément très frais, alors on ne traîne pas pour rejoindre le petit appartement que nous avons réservé pour finir la nuit.
Dimanche 22. Comme nous l’avons fait la veille, nous arpentons la capitale majorquine. Le port, le centre historique, les rues et les terrasses de café animées, la ville est vraiment sympa, il y règne une vraie douceur de vivre.


Lundi 23. Comme ce fut le cas pour les Canaries, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre aux Baléares. On a bien sûr l’image de plages idylliques bondées de monde, de villes côtières concentrationnaires où les touristes viennent pour faire la fête,  mais on a appris à se méfier des idées reçues… Nos premiers tours de roues nous donnent raison. Après la classique mais pénible dizaine de kilomètres qui permet généralement de s’extraire d’une grande ville, nous voilà en rase campagne. On y trouve tout un réseau de petites routes, appelées cami en catalan. On croise bien plus de cyclistes que de voitures ! Une des rares à nous doubler s’arrête juste devant nous. En sortent Catalina et son papa. Catalina, on l’a juste vue sur une mini photo, avec un casque sur la tête. Elle est membre de warmshowers et elle doit nous accueillir mardi soir chez elle. Les premiers instants sont un peu confus mais le courant passe immédiatement. Elle nous propose de venir à la maison dès la fin de journée. Et si nous devons changer un peu nos plans, nous ne refusons pas, la pluie est annoncée dans la nuit.
En fin d’après midi, nous sommes reçus comme des rois à Porreres, une petite ville du sud ouest de l’île. Catalina nous présente son meilleur ami, Eusebio. Tous les deux ont fait un tour du monde à vélo pendant trois ans : plus de 43 000 km et plein d’histoires à raconter. Catalina nous a gentiment préparé le diner. Autour de la table on ne s’ennuie pas !


Mardi. Malgré un temps maussade, nous partons sans bagage faire un tour en empruntant ces camis qui nous plaisent tant. La campagne est magnifique, les prés sont couverts de fleurs. Dans les fermes, les animaux sont traités comme des rois. C’est tout le contraire de l’élevage intensif façon sardines en boîtes. Ici moutons, chèvres, vaches, poules, chevaux, ânes, et même cochons disposent d’un espace incroyable. Les enfants adorent, on s’arrête tous les 500m. Qui l’eut cru, les Baléares, ça nous rappelle les vacances chez les grands parents !
Le soir, nous préparons à manger pour Catalina et Eusebio. Autour d’une bonne bouteille de vin nous pouvons reprendre les récits et les discussions de la veille…


Mercredi. C’est incroyable la générosité des gens !
Il pleut, il pleut, il pleut, ça doit durer toute la journée. Eusebio ne veut pas nous laisser repartir par un temps pareil. Il nous invite à nous réfugier dans sa maison de famille. Nous mettons les vélos dans la voiture et la remorque… dans une remorque. En voyant partir le convoi, Anatole se met à pleurer : « Je veux continuer le voyage à vélo… ». 
Arrivés à Colonia Sant Jordi, nous voilà avec les clés d’une maison les pieds dans l’eau. On ne peut guère être plus près de la mer. Pour couronner le tout Eusebio et Catalina nous invitent au restaurant avant de nous faire rentrer au musée de la mer pour admirer ses aquariums géants. Moltes gràcies per tots els amics ! Fins aviat !


Jeudi. Le soleil est revenu. Nous prenons le petit déjeuner sur la terrasse, face à une mer d’huile et l’île inhabitée de Cabrera. Anatole est content de retrouver les vélos ! C’est reparti jusqu'au soir.  Planter la tente ne s’avère pas chose aisée. Le problème, c’est que tout –ou presque- est privé : montagne, bois, forêts…  impossible d’y mettre un pied et encore moins une roue. En se faisant discrets, on pourrait passer outre les interdictions des panneaux, mais tout est clôturé, grillagé, emmuré. Tardivement, nous trouvons tout de même une entrée dans un champ visiblement délaissé…


Vendredi. 50 km à travers camis et petites routes et nous arrivons à Can Picafort, où Sebastià et Esperanza (et leur petite Aina) nous accueillent pour la nuit et le repas du soir. Encore un exceptionnel moment de partage avec des Majorquins de warmshowers.  


















Samedi. Après avoir surtout fait l’intérieur de l’île, nous nous aventurons sur la côte et un petit bout de terre au nord d’Alcudia. Vers 17h nous avons rendez-vous avec Karine, de warmshowers (on n’en a jamais rencontrés autant qu’à Majorque !) qui nous accueille chez elle pour trois nuits ! Généreuse, drôle, dynamique, intarissable d’histoires et d’anecdotes, quelle femme incroyable !


Dimanche. Avec Sebastià, Esperanza, Aina et Karine, nous partons à vélo pour une balade dominicale, en famille. La famille des amoureux de la nature, des voyages, des rencontres, des choses simples et du sport. Nous pédalons jusqu’au « monument natural de ses Fonts Ufanes », un rio qui surgit littéralement de la forêt. Lorsque les pluies ont été abondantes, une cascade jaillit du sol, c’est très surprenant. Sur place, au milieu des bois, nous faisons un petit pique-nique, tous ensemble…


Lundi. Des soirées et des discussions qui s’éternisent, pas facile de rencontrer des gens formidables… Déjà quatre ou cinq jours qu’on essaye de mettre le blog à jour mais pas le temps d’écrire, deux lignes par ci, trois par là, à deux heures du matin ça ne ressemble pas à grand-chose. Aujourd’hui il faut en finir ! Alors pour faire court, petit résumé de la journée : balades avec Karine, à la plage Son Serra de la Marina, à la Ermita de Betlem, chez sa copine Juana. Puis présentation de notre voyage à l’école de langue d’Inca. Certains élèves nous offrent des cadeaux, les profs Olivia et Albane ont apporté de quoi boire et manger, quel accueil !
A tous, à Catalina, à Eusebio, à Sebastià, à Esperanza, à Karine et aux autres un énorme merci pour cette semaine qu’on n’est pas prêts d’oublier.
Rideau… A la prochaine !


jeudi 19 mars 2015

Dernière ligne (pas tout à fait) droite avant la mer...

Mercredi 11. Les vélos sont prêts, la casa rural est en ordre. Il ne reste plus qu’à remercier et dire au revoir à Oscar, le propriétaire qui ne l’entend pas de cette oreille ! Avec Celia, sa fille, il nous fait faire le tour de la maison : les panneaux solaires, la chaudière qui marche aux noyaux d’olive, la piscine… Puis les salamandres, les tritons et les grenouilles que les enfants prennent dans leurs mains. Oscar nous propose de rester un jour supplémentaire. Son ami Javier, que nous avions rencontré la veille, nous invite également à manger chez lui. Impossible de refuser tout ça… Le départ ce sera pour demain, alors on décharge les vélos fraîchement chargés ! Aujourd’hui, on se « laisse porter » : rien à organiser, rien à gérer…
Oscar nous emmène ensuite découvrir en voiture les sources du rio Arroyo Frio, un chouette petit coin au milieu de la montagne. L'eau est cristalline. De là, nous rentrons à pied par le chemin qu’il nous a indiqué. Au milieu des pins, ça change des oliviers !
A l’heure de manger, nous sommes accueillis par Javier et Lola. Nous partageons un repas délicieux et passons un agréable moment tous ensemble. Lison et Anatole peuvent jouer avec Clara et Mateo. Javier, qui est professeur, donne des cours à des adultes du village de Siles. Il propose à Mathieu d’aller présenter notre voyage. L’exposé doit se faire en espagnol… Alors même si on ne parlait pas la langue au début du voyage, on commence à se débrouiller un peu. Le défi est relevé ! C’est toujours un plaisir de partager ce que nous vivons. Merci les amis pour cette belle journée !

Jeudi, vendredi, samedi. Une forte baisse des températures et peut-être de la pluie sont annoncées en fin de semaine, il nous faut à tout prix sortir des montagnes. Nous venons à bout des deux derniers cols de plus de 1000 m que devons franchir. Le relief se fait plus doux et nous progressons à travers de larges vallées, au milieu de champs d’amandiers en fleurs, de vignes et de cultures céréalières. Ces jours-là, nous profitons, entre autres, de nos derniers jours en tee-shirt, de la fête des tambours à Jumilla et de lapins qui courent autour de la tente…


Dimanche. Nous nous réveillons avec une tente gelée. Les températures ont baissé de plus de 10°C. Après quatre jours à dormir dehors, nous trouvons en milieu d’après-midi une nouvelle casa rural. Que c’est bon un feu de cheminée pour se réchauffer.
Lundi, mardi. Deux jours pour gagner Denia, avant trois ou quatre jours de pluie. De là nous prendrons le bateau pour Majorque. La route CV-700, qui va de Bocairente jusqu’à la côte est parfaite pour les cyclistes: quasiment pas de circulation, un revêtement impeccable au milieu d’un décor superbe, notamment le Vall de Galinera et ses huit charmants petits villages. Nous découvrons la langue catalane, nous ne pensions pas qu’elle était parlée si bas.


Depuis mercredi. Nous avons trouvé un petit studio à 8 km de Denia pour nous mettre à l’abri. C’est l’occasion de préparer nos deux semaines aux Baléares et les journées à Barcelone qui suivront. Nous prendrons le bateau vendredi soir. Nous arriverons à 3h30 du matin à Palma de Majorque. A nous la méditerranée…

mercredi 11 mars 2015

Au pays des oliviers (et des montagnes).

Mercredi 4. Après Grenade, nous reprenons la route direction Denia, où nous prendrons le bateau pour les Baléares dans une quinzaine de jours. La remorque a retrouvé sa place derrière le vélo et les enfants ont trouvé une place dans la voiture de Papi. Du coup nous franchissons le col de los Blancares en amoureux, et après un petit pique-nique sur les hauteurs de La Peza, nous retrouvons le reste de la famille un peu plus loin, à Los Banos de Graena. 45 petits kilomètres bien reposants ! 
Jeudi 5. Comme son nom l’indique, Los Banos de Graena est une petite (pour ne pas dire mini) station thermale. C’est aussi un village où la quasi-totalité des habitations sont troglodytes. Nous y avons loué une « cave » pour deux nuits, afin de profiter d’une journée sur place dans ce surprenant coin d’Andalousie.
Sur les conseils de Reme qui nous a accueillis, nous partons à pied à la découverte du village voisin, par le camino rural qui contourne la montagne. Nous découvrons Marchal, ses maisons troglodytes, son quartier gitan, sa boulangerie d’un autre temps, et Jose Antonio qui nous paye un canon. C’est lui qui nous conduit ensuite sur un chemin exempt de tout balisage, que seuls les habitants du coin connaissent : il passe au dessus du village, mène au sommet de la montagne avant de redescendre à Los Banos. La rando est magnifique. Merci Jose Antonio !
Nous passons notre dernière soirée avec Papi JP et Maryse après une petite semaine bien sympathique. Un gros merci pour tout !
Vendredi 6. En selle, avec remorque et gamins ! Nous ne sommes pas particulièrement en avance, mais nous choisissons d’aller nous « perdre » dans les montagnes, loin des grands axes. Les petites routes sont magnifiques, quasi désertes, avec en décor de fond la Sierra Nevada et ses sommets à plus de 3000 m. Nous finissons la journée par un bivouac au sommet d’une petite butte, dans un champ d’oliviers : ici, il y en a partout.
Samedi, dimanche, lundi. On se sent quand même bien englués dans ces montagnes dont on ne sait plus trop comment se sortir. Il y a des cols dans tous les sens. Un fond de vallée, un col, un fond de vallée, etc, ça n’en finit pas ! Nous avions été surpris par ces Espagnols qui avaient l’image d’une France plate et peu montagneuse, nous comprenons mieux à présent !
Le temps est exceptionnel, et même si les nuits restent fraîches, le thermomètre dépasse aisément les 25 °C dès la fin de matinée. Nous pouvons rester en tee-shirt jusqu’au coucher du soleil. C’est parfait pour camper… dans des champs d’oliviers évidemment.

Mardi 10. Objectif douche et lessive. Alors que nous faisons les courses, nous rencontrons par hasard Javier qui a aussi voyagé  à vélo. Il appelle un ami qui tient une casa rural. Oscar nous fait moitié prix. Merci à tous les deux ! Nous voilà frais et dispos, prêts à repartir…