La Galice est une région verte (humide, pour ne pas
dire pluvieuse !) et montagneuse.
Nous retiendrons de celle-ci ses belles routes
sinueuses, ses multiples cols, son vignoble, son pain, ses sources d’eau chaude
et l’accueil de ses habitants.
Pour faire durer le plaisir, nous choisissons comme
porte de sortie la voie la plus au sud de la Galice. C’est une petite route de
montagne qui nous fait franchir la frontière portugaise au col d’Homen. De
l’autre côté, la route se rétrécit encore : nous pénétrons dans le parc
naturel national de Peneda Gerês. On ne pouvait pas rêver mieux comme entrée en
matière pour faire connaissance avec le Portugal : c’est hyper sauvage, il
y a d’innombrables cascades et rivières, la forêt est magnifique. Nous en
profitons pour faire une pause d’une journée dans un camping incroyable, situé
au cœur du parc. Ici, pas de place pour les voitures et encore moins pour les
bungalows. Notre tente est plantée dans la forêt à quelques mètres d’une
rivière. L’eau, d’une limpidité exceptionnelle, s’y écoule en cascades et s’offre
quelques répits dans des vasques de toutes tailles qui font le bonheur des
courageux mais (très) rares baigneurs. Qu’il est bon de voyager hors
saison !
Lors d’une balade, nous faisons la connaissance d’Emmanuel qui présente son cheval Amigo aux enfants. Ce Portugais atypique, qui parle en plus le français, l’anglais, l’allemand et l’espagnol, vit depuis 14 ans dans le parc. Tous les jours, il l’arpente et le nettoie en détruisant soigneusement les mimosas et acacias qui envahissent la forêt et menacent l’existence de la flore et la faune endogènes. En échange de ce travail non rémunéré mais reconnu par les responsables du parc, on l’a laissé s’installer dans une vieille maison en ruine contre laquelle il a adossé et bricolé sa cabane. Elle est alimentée en eau par la rivière et il n’a l’électricité que depuis 4 ans !
Après avoir préparé notre repas du soir, nous
décidons d’aller le partager avec Emmanuel autour d’une bouteille de vin portugais.
Nous prenons nos frontales, nos pulls et nous partons nous inviter chez
lui ! Nous ne sommes pas déçus : surpris mais ravi d’avoir de la
visite, il nous accueille dans son salon de plein air, autour d’un feu dans
lequel il fait griller ses plus belles châtaignes. Nous passons une soirée
insolite et conviviale qui nous laisse à réfléchir sur nos modes de vie.
Chaque journée est différente, chaque journée est surprenante. Quelle chance nous avons !