Lundi 8. Après quelques jours plutôt
tranquilles, nous sommes impatients de nous coller aux difficultés des Alpes
juliennes. Le début est plutôt facile puisque, de Bohinjska Bistrica, c’est un
autotrain et 6 km d’un très ancien tunnel qui permettent de rejoindre Podbrdo. Nous voilà de l’autre côté de la montagne : de là, nous gagnons tranquillement
la Soča. Cette rivière, nous allons la remonter pendant presque 3 jours. Elle
est splendide, jamais nous n’avons vu une eau douce si claire, si bleue :
un véritable paradis pour la pratique des sports en eau vive. Nous nous
arrêtons au camping de Kobarid, au bord de l’eau. Nous nous trempons les pieds,
mais pas plus…
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Mardi 9. Le parc national du Triglav et la
vallée de la Soča n’en finissent pas de nous séduire… Nous ne nous lassons pas
de cette rivière vivante, couleur émeraude. Les montagnes alentours sont
majestueuses. Le soir venu, au camping de Trenta, nous sommes au pied du
Triglav, le toit de la Slovénie (2 864 m). Un orage vient troubler la
fête, mais heureusement la dernière réparation entreprise sur la tente semble meilleure
que les précédentes, en tout cas plus efficace.
Mercredi 10. Les choses sérieuses commencent. Nous
devons franchir le col de Vršič à 1611 m. Après une demi-heure de route, un
panneau nous indique que l’ascension se poursuit à 14% sur 9 kilomètres… Entre
Trenta et Kranjska Gora, il y a 51 virages en épingles, soigneusement
numérotés : 26 pour la montée, 25 pour la descente. Presque 2h30 plus
tard, nous sommes en haut. On a bien mouillé le maillot !
Pour la descente, la prudence est de mise. A
Kranjska Gora, nous trouvons un camping écolo, au milieu de la forêt.
Jeudi 11. Je (Mathieu) me réveille avec des
douleurs dans les reins. Nous décidons de continuer jusqu’à Villach, en
Autriche. La ville est grande, il y a des campings et certainement un hôpital
digne de ce nom, au cas où. Nous quittons la Slovénie par le Wurzenpass, le col
qui marque la frontière entre les deux pays. La montée n’est pas trop longue et
malgré des passages à 18%, les calculs que j’ai dans les reins me laissent
tranquille. De l’autre côté, la descente sur Villach est vertigineuse.
Une fois arrivés, la douleur se fait plus aiguë
jusqu’à devenir insupportable. Quelques instants plus tard, nous nous rendons
aux urgences en taxi. Je suis hospitalisé. Le diagnostic est sans
surprise : colique néphrétique avec un calcul de 4 mm, difficile à
évacuer par voie naturelle. Dans la soirée, je suis transféré à Klagenfurt,
quarante kilomètres plus loin, pour subir une intervention qui devrait
permettre de casser ces satanés cailloux.
Vendredi 12. Chacun occupe le temps de son côté.
Au camping, Cécile et les enfants font quelques courses, se baladent, cueillent
des fraises… Quant à moi, je bois de l’eau, sans modération. Mon voisin de
chambre, Joseph, est bien sympa. Malgré ses 90 ans, il est en bonne forme, et avec
lui, j’essaye de remettre mon allemand au goût du jour. Nous nous partageons
une salle de bain dans laquelle nous nous relayons pour aller pisser dans une
sorte de jarre en plastique. Au nombre de bouteilles remplies,
Joseph est battu à plate couture. J’ai déjà évacué deux petits cailloux. L’intervention
subie dans la matinée semble avoir fonctionné, mais il en reste encore.
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Samedi 13. Malgré des douleurs épisodiques, le médecin m’autorise à sortir. J’ai hâte de retrouver la famille.
Depuis dimanche, le temps change… Nous plions
la tente pour investir une caravane dans laquelle nous aurons un peu plus de
confort et d’espace. Désormais, il pleut. Les sols sont saturés d’eau. J’en
suis à 9 cailloux. Ça va beaucoup mieux, j’ai l’impression qu’il n’y en a plus.
Nous attendons maintenant le retour d’un temps
plus favorable pour reprendre la route. Jeux, dessins, activités, films passent
le temps, mais nous sommes comme des lions en cage !